1/28/2008

Siarc 2008 : L'artisanat étale sa diversité.

Matériaux locaux
Le Salon international permet d'admirer les trésors culturels du Cameroun et d'Afrique centrale.
Des tablettes en cornes et peau de bœuf, des fauteuils en cauris, en lianes et rotins dans des formes bizarres, des gandouras tissés, bridés et teints au "chachari", une teinture locale du Nord Cameroun, des pots de fleur en " obom ", écorce d'un arbre typique du Sud, une hutte pygmée faite de feuilles et branches d'arbres, des chaussures en peaux d'animaux sélectionnées, des statues, statuettes et sculptures en bronze ou en ébène représentant la femme et autres objets d'intérieur fait en matériaux locaux, chacun est " porteur d'un message et/ou d'une symbolique " tel que l'explique Antoine Séverin Sime du stand " Ouest " : la femme symbolise " la maternité, l'hospitalité la fécondité et l'amour car elle est la mère de l'humanité ", les animaux, symboles " de puissance et de sacralité " etc.

Aucun de ces objets frappe par sa beauté ou par son aspect insolite, ne laisse pourtant pas le visiteur indifférent. " Un tel déploiement de cultures et de beauté, ça vous coupe le souffle. C'est tout simplement ravissant", s'est exclamé Thérèse Bonaventure devant un masque du Sud, un chasse-mouches Douala à la main. Devant un sac de footballeur fait en toile tissée, Yannick Mandeng n'a pas caché son admiration : " C'est vrai que des sacs comme ça existent déjà, mais je trouve celui-ci très beau tant dans le détail que la qualité. En plus, c'est du 100% made in Cameroun ".

Si le Siarc est l'occasion pour les artisans camerounais de mettre en exergue leur talent, c'est l'occasion pour " nous de vendre l'image de notre pays à travers l'artisanat ", révèle Simplice Maïde Baby, responsable du stand de la République centrafricaine. En effet, des pays comme la Rca, le Congo et la République démocratique du Congo ont fait le déplacement car, comme l'explique Simplice Maïde Baby, "cette rencontre représente une bonne coopération puisqu'elle nous permet de valoriser notre culture".

DU VIN DE RAPHIA A EXPORTER

YAOUNDE - 28 JANVIER 2008
Eric Vincent FOMO, Cameroon Tribune


Une petite usine à « Trois morts » conditionne la boisson et l’exporte vers l’Europe. Le magasin n’est pas très grand. Une petite porte sert d’entrée. A l’intérieur de la pièce, on trouve plein de bouteilles vides de boissons gazeuses déposées dans un coin. A côté, ce sont des bidons de 50 l tous remplis de vin de raphia.
Au centre de la pièce, une jeune fille, Joëlle, filtre le vin récolté la veille avec un tissu, de la toile. En fait, elle verse le vin dans une bassine en utilisant la toile, ce qui permet de retenir les déchets. Le vin ainsi clarifié est conditionné dans des bouteilles de « jus », et fermé avec des capsules.
L’opération achevée, les bouteilles sont déposées dans des fûts remplis d’eau et placés sur des fours industriels. Ce processus qui consiste à faire bouillir les bouteilles remplies de vin de palme s’appelle la pasteurisation. « Nous faisons cela pour diminuer le taux d’alcool dans la boisson », explique Dave, le patron. Il se sert d’un thermomètre pour mesurer la température du liquide question de connaître le moment opportun pour éteindre le feu.

Ensuite, ces ouvriers mettent des étiquettes, « Vin de palme pasteurisé », sur chaque bouteille avant de les emballer dans des cartons. Ce vin est commercialisé dans des hôtels à Paris. A en croire Dave, l’activité est saisonnière. En saison de pluie, pas moyen de récolter du vin. « C’est en saison sèche qu’il est facile de produire parce qu’il y a du bon vin, non mélangé à de l’eau », déclare notre source.

Le vin de raphia ainsi embouteillé a une durée de vie d’un an avant de se fermenter. Le vin est de très bonne qualité et très sucré. Dave affirme avoir de nombreux vignerons à travers le pays qui lui livrent le vin très tôt chaque matin. L’organisation est bien huilée puisque de grosses quantités de vin sortent tous les jours de cette usine pour l’extérieur. L’activité existe depuis huit ans. Cela dit, aucun particulier ne peut se procurer ce vin au pays.